Les préservatifs et les adolescents

Les préservatifs et les adolescents
Article déposé le 23 mars 2010

Utilisation des préservatifs chez les adolescents

En 1996, une étude sur le comportement sexuel des adolescents en France révélait que plus de 80% des adolescents qui ont eu leur premier rapport sexuel en 1993 avaient utilisé des préservatifs. La dernière étude de 2002, montre que 53% des adolescents utilisaient les préservatifs lors des premiers rapports sexuels.

Cette baisse significative de l'utilisation du préservatif relève de plusieurs explications comme l'augmentation du recours à la contraception d'urgence chez les jeunes lors de leurs premières relations sexuelles. En effet, beaucoup d'adolescents utilisent les préservatifs plus dans un but contraceptif que dans une optique de prévention des IST.

D'autres explications sont aussi à prendre en compte: celles relevant des représentations des préservatifs.

Les représentations des adolescents au sujet des préservatifs



Lors des nombreuses interventions scolaires que j'ai animé, plusieurs thématiques ont été évoqués sur les représentations des adolescents quant aux préservatifs.

Le préservatif gène:
Cette sensation de gène corporel lors de l'utilisation du préservatif est abordée très fréquemment. Il est alors important que les animateurs sortent de cet aspect purement préventif et reconnaissent cette gène. Il suffit ensuite d'expliquer que l'utilisation d'une goutte de lubrifiant à base d'eau dans le préservatif peut résoudre cette sensation désagréable. Reconnaître cette gêne, c'est reconnaître la sexualité adolescente et c'est peut-être ce qui est le plus difficile à entendre pour les adultes et par là-même pour les animateurs.

La taille du préservatif:
régulièrement, j'ai entendu "mon sexe est trop grand ou trop gros". Alors, en y mettant de l'humour pour que l'adolescent ne perde pas la face devant ses camarades, il est important de sortir de cette idée reçue en montrant l'élasticité du préservatif. Plus rarement, les adolescents évoquent une petite taille (réelle ou supposée) de leur sexe. Dans ce cas ou mieux encore en anticipant la question, nous devons rassurer les adolescents quant à la taille de leur sexe car les préservatifs sont faits sur le modèle d'un sexe en érection de 17 cm alors que la moyenne de la taille des sexes en érection des Français est de 15,7 cm. Je tiens ici à préciser qu'il existe des préservatifs conçus spécifiquement pour les adolescents. Ces préservatifs se trouvent principalement en Suisse. Il est fort regrettable de ne pas les diffuser en France.

L'accessibilité des préservatifs:
Il s'agit plus d'un faux prétexte que d'une réelle explication quant à la non-utilisation du préservatif. Je sais aussi qu'en écrivant cela, je ne vais pas me faire que des amis dans le milieu associatif qui défend ce point de vue. Il faut certes continuer à développer cette accessibilité mais aujourd'hui il est bien moins difficile d'avoir accès à un préservatif qu'à un moyen de contraception hormonale. Soutenir l'idée qu'un adolescent n'utilise pas de préservatifs parce qu'il n'en trouve pas, n'est-ce pas aussi le déresponsabiliser quant à cette non-utilisation. N'est-ce pas alors lui attribuer un rôle de spectateur quant à sa sexualité et non pas un rôle d'acteur?

Comment en parler à l'Autre:
Ce dernier point relève de tout le travail que les animateurs font lorsqu'ils abordent la vie relationnelle avec les groupes d'adolescents. Lorsque cette question est évoquée les adolescents s'aperçoivent qu'ils ont tous la même appréhension. Il est nécessaire d'insister sur l'importance du lien créé avec l'Autre. Parler de sexualité dans un couple doit être facilité pour sortir du tabou.


Pour conclure



Parler de l'utilisation des préservatifs peut s'avérer difficile lorsque l'on est parent. Il est important de sortir de la culpabilisation si l'on veut qu'ils y aient recours sans pour autant aller jusqu'à la déresponsabilisation des actes. Ecouter leurs arguments et les valoriser tout en trouvant des contre-arguments fait partie du quotidien des animateurs du Planning Familial. Alors, chers internautes si vous avez des questions n'hésitez pas à les solliciter. Vous pouvez également me contacter, et je répondrai à vos questions.
Classé dans : Conseil conjugal et familial - Thérapie de couple

À propos de l'auteur

Caroline Van Assche

Formée à la thérapie de Couple et de Famille à l'Institut Michel Montaigne à Bordeaux,

Formée à l'ICV (Intégration du Cycle de Vie) à l'Institut Double Hélice,


Diplômée en Psychologie Clinique et Pathologique à l'Université Bordeaux 2 Victor Segalen,


Formée au Conseil Conjugal et Familial au Planning Familial de la Région Ile de France,

Formée au Travail Psychanalytique avec les couples et les familles au Collège de Psychanalyse Groupale et Familiale de Bordeaux,
Formée à la Sexologie Clinique et Santé Publique à l'Université Paris 7 René Diderot,
Formée à la Sexologie Sexofonctionnelle à l'Université Paris 6 Pierre et Marie Curie,
Membre de L'Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux,
Membre de L'Association Francophone de Sexologie Sexofonctionnelle.