Homoparentalité

Homoparentalité
Article déposé le 19 novembre 2009

Le 10 Novembre 2009, le Tribunal administratif de Besançon a rendu sa décision : le conseil général du Jura doit délivrer à une personne homosexuelle un agrément d'adoption dans les 15 jours. Cette décision résulte de 10 années de procédures administratives françaises et européennes.

class="souligner">Le débat sur l'adoption pour les couples de même sexe est donc de nouveau soulevé : "faut-il désormais une loi pour autoriser l'adoption pour les couples homosexuels ?"

Les partisans à l'adoption d'enfants par des couples de même sexe avancent comme arguments :

- la décision du tribunal administratif peut faire jurisprudence.

- 32 000 enfants sont, actuellement, élevés en France par des couples homosexuels. On ne reconnait pas, aujourd'hui, les mêmes droits à ces enfants qu'aux enfants de couples hétérosexuels.

- les études montrent que l'équilibre de l'enfant n'est pas perturbé par l'homosexualité de ses parents.

Les opposants à l'adoption d'enfants par des couples d'homosexuels avancent les arguments suivants :

- l'homosexualité est contre nature (je précise que l'homosexualité est contre nature qu'en fonction de la vision que l'on a de la sexualité. Si on pense que la sexualité ne sert qu'à la reproduction de l'espèce humaine alors oui l'homosexualité est contre nature. Dans ce cas là, vouloir jouir de la sexualité n'a pas lieu d'être, les fillettes doivent avoir des rapports sexuels dès leurs premières règles puisqu'elles sont dès lors reproductrices, la sexualité des femmes ménopausées doit être interdite…) Vu sous cet angle, l'adoption par des couples de même sexe ne devrait être qu'un exemple dans le débat qui oppose les partisans de la nature à ceux de la culture.

- l'enfant a besoin d'un père et d'une mère pour son équilibre. Quid des familles monoparentales (suite à un décès ou à une séparation) et hétérosexuelles. Les enfants de ces familles là sont-ils déséquilibrés? La confédération nationale des associations familiales catholiques "demande au législateur de prononcer sans équivoque le droit de l'enfant à avoir un père et une mère et de rappeler formellement que ce droit est premier, il prévaut sur tout droit à l'enfant". Mais si l'un des deux parents décèdent, il sera où le droit de l'enfant? Son droit ne sera pas respecté, mais alors contre qui déposera-t-il plainte? Si ces parents se séparent dans quelle mesure pourra-t-il déposer plainte contre eux s'il estime que son droit n'est pas respecté ?

Pour conclure

Ce débat devrait nous permettre de nous interroger sur la notion de famille aujourd'hui.
La société évolue, il est tout a fait " naturel " que les membres qui la constitue évoluent avec elle.

Voici une liste non exhaustive des familles d'aujourd'hui :

- la famille traditionnelle,
- la famille monoparentale,
- la famille recomposée,
- la famille homoparentale,
- la famille mixte (les origines sociales, culturelles, religieuses… sont différentes).

Si nous voulons une société libre, égalitaire et fraternelle c'est avec tous ces modèles familiaux que nous devons composer.

Quelqu'un a-t-il pensé au sentiment d'exclusion et de rejet que peuvent ressentir ces 32 000 enfants quand ils entendent ces débats ?

Comme le dit si bien Caroline Fourest dans son article des familles comme les autres " en l'absence de droit, la loi du plus fort l'emporte….C'est cet intérêt, celui de l'enfant, que le législateur refuse de protéger en refusant de tirer les leçons du jugement de Besançon."
Classé dans : Conseil conjugal et familial - Thérapie de couple

À propos de l'auteur

Caroline Van Assche

Formée à la thérapie de Couple et de Famille à l'Institut Michel Montaigne à Bordeaux,

Formée à l'ICV (Intégration du Cycle de Vie) à l'Institut Double Hélice,


Diplômée en Psychologie Clinique et Pathologique à l'Université Bordeaux 2 Victor Segalen,


Formée au Conseil Conjugal et Familial au Planning Familial de la Région Ile de France,

Formée au Travail Psychanalytique avec les couples et les familles au Collège de Psychanalyse Groupale et Familiale de Bordeaux,
Formée à la Sexologie Clinique et Santé Publique à l'Université Paris 7 René Diderot,
Formée à la Sexologie Sexofonctionnelle à l'Université Paris 6 Pierre et Marie Curie,
Membre de L'Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux,
Membre de L'Association Francophone de Sexologie Sexofonctionnelle.