Article déposé le 12 juillet 2010

Dans cette rubrique, je vais aborder la sexualité chez la personne handicapée physique parce que selon moi elle est la plus tabou aussi bien chez les professionnels que chez les parents des personnes présentant un handicap physique.

Représentations de la personne handicapée

Dans nos représentations des personnes handicapées physiques, la sexualité est impensable dans un corps que nous supposons déconnecté des sensations et de la sensibilité charnelle.

La personne handicapée qui revendique une sexualité est alors perçue comme déviante voire même perverse tout comme son ou sa partenaire, d'autant plus si ce ou cette dernière est valide.

Le corps de la personne handicapée n'est perçu qu'au travers de son handicap et des soins à y prodiguer. Il est rarement perçu comme un corps sexué et encore moins incarné dans une identité sexuelle. Tout un travail d'acceptation et de reconnaissance de la sexualité des personnes handicapées doit être effectué auprès des accompagnants (professionnels et parents) surtout lorsque le handicap physique est de naissance.

Triste constat…

J'ai participé à des journées de formation sur l'accueil des femmes handicapées dans des centres de planification. Il en est ressorti que les lieux spécifiques destinés aux femmes pour les questions de sexualité ne sont que très rarement équipés pour accueillir les femmes handicapées notamment en consultation gynécologique. Le premier objectif de cette formation était de nous faire prendre conscience de ce manque d'accessibilité aux lieux d'information de prévention et de soin. Salariée du planning familial de Paris, j'ai alors transmis à l'équipe ce triste constat. Une réflexion a alors été mené avec la volonté de palier à cette inégalité en investissant notamment dans une table gynécologique adaptée.

Pour conclure

A l'heure d'aujourd'hui je ne sais pas si le local est équipé. Quoi qu'il en soit, je suis convaincue de la nécessité d'aborder la femme handicapée dans son altérité. Il est important de tenir compte du handicap de la personne sans la stigmatiser dans ce même handicap.

Accompagner la personne handicapée dans son identité sexuelle, c'est la considérer comme une personne à part entière. C'est la reconnaître dans sa différence et dans sa similitude.