Femmes victimes de violences: trois prises en charge thérapeutiques proposées

Femmes victimes de violences: trois prises en charge thérapeutiques proposées
Article déposé le 8 décembre 2011

Qu'elles aient ou non déposé plainte, les femmes victimes de violences conjugales peuvent trouver un soutien psychologique lors d'un entretien individuel, d'un groupe de parole et d'une thérapie de couple.

Intérêts et limites de la thérapie individuelle

Intérêt: la prise en charge individuelle permet à la femme d'exprimer son ressenti face à un professionnel et d'être entendue comme victime de violences conjugales.Dans cet espace de parole, le sentiment de culpabilité est évoqué pour repositionner la femme comme victime et non pas comme responsable des violences subies.

Limite: la thérapie individuelle nécessite un fort investissement. Les femmes victimes de violences conjugales ont une faible estime de soi si bien qu'elles trouvent difficilement la force psychique nécessaire pour un tel engagement. De ce fait, elles interrompent souvent la thérapie individuelle.

Intérêts et limites du groupe de parole



Intérêt: le groupe de parole permet aux femmes d'entendre d'autres vécus. Elles s'aperçoivent ainsi qu'elles ne sont pas les seules. Le sentiment d'isolement s'estompe grâce à la confrontation des expériences et de leur ressenti. Dans les groupes, les femmes en sont à des moments très différents: certaines ont déposé plainte, d'autres non, d'autres encore vivent toujours avec le partenaire violent…Les femmes utilisent la force, l'énergie du groupe dans leur avancée personnelle.

Limite: la principale limite à mon sens tient au peu d'offre de groupe de parole. La France privilégie le travail thérapeutique individuel au détriment du travail thérapeutique de groupe. Rares sont les professionnels formés à l'animation de groupe de parole. De ce fait, il existe très peu de groupe de parole.

Intérêts et limites de la thérapie de couple



Intérêt: la thérapie de couple ne peut être envisagée que sous certaines conditions, évoquées dans l'article sur les prises en charge des hommes violents. Cette prise en charge permet au couple d'instaurer un nouveau mode de communication basé sur l'écoute et la reformulation. Il est important que l'homme violent entende le vécu de sa partenaire et la reconnaisse dans sa souffrance.

Limite: la thérapie de couple ne peut pas être proposée à tous les couples où la violence est présente, notamment si l'auteur de violence n'a pas d'empathie pour sa victime. Dans ce cas, l'auteur de violences peut réutiliser ce qui a été dit en séance une fois rentrer. Ainsi, il conserve son emprise et maintient un climat de violence.

Pour conclure



Il est important de connaître les intérêts et les limites des différents types de prises en charge pour les expliquer aux femmes reçues en consultation. En tant que thérapeute, ce que nous devons proposer aux victimes de violences conjugales est un espace de parole adapté où l'écoute est bienveillante.
Classé dans : Féminin - Masculin

À propos de l'auteur

Caroline Van Assche

Formée à la thérapie de Couple et de Famille à l'Institut Michel Montaigne à Bordeaux,

Formée à l'ICV (Intégration du Cycle de Vie) à l'Institut Double Hélice,


Diplômée en Psychologie Clinique et Pathologique à l'Université Bordeaux 2 Victor Segalen,


Formée au Conseil Conjugal et Familial au Planning Familial de la Région Ile de France,

Formée au Travail Psychanalytique avec les couples et les familles au Collège de Psychanalyse Groupale et Familiale de Bordeaux,
Formée à la Sexologie Clinique et Santé Publique à l'Université Paris 7 René Diderot,
Formée à la Sexologie Sexofonctionnelle à l'Université Paris 6 Pierre et Marie Curie,
Membre de L'Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux,
Membre de L'Association Francophone de Sexologie Sexofonctionnelle.