Femme et Avortement

Femme et  Avortement
Article déposé le 25 janvier 2010

En France, la décision d'interrompre une grossesse revient à la femme. Elle peut consulter son mari pour avoir son avis sur la question mais elle n'est pas tenue d'avoir son consentement (qu'il s'agisse d'interrompre la grossesse ou de la poursuivre). Une femme peut bénéficier de l'anonymat dans la prise en charge des frais de l'IVG par la sécurité sociale.

Dans cet article, je souhaite évoquer les différentes répercussions possibles chez une femme ayant pris à un moment donné de son parcours la décision d'avorter. Les conséquences, quand il y en a, relèvent de trois domaines distincts : 


  • Physiologique

  • Relationnel

  • Psychologique

 


Au niveau physiologique



Juste après une IVG, la femme peut avoir des saignements pendant une quinzaine de jours.
Le col de l'utérus peut être sensible quelques jours après l'IVG suite à sa dilatation.
Lors d'une grossesse, le corps produit des hormones dites de grossesse (béta HCG). Après une IVG, le corps doit stopper cette production hormonale et le temps que l'équilibre soit atteint, la femme peut ressentir des perturbations.
Il est important de faire une visite de contrôle deux semaines après une interruption volontaire de grossesse pour s'assurer que tout va bien.

Au niveau relationnel



L'avortement est tabou dans nos sociétés. Les femmes qui ont eu recours à une IVG n'en parle généralement pas, même si elles en éprouvent le besoin. J'ai accompagné des femmes lors d'entretiens post-IVG. Ces entretiens n'avaient pas lieu quelques jours ou quelques semaines après l'IVG mais plusieurs années après. Bien souvent, les femmes ne s'autorisent pas à en parler sauf si une autre femme de leur entourage comme leur propre fille est confrontée à la décision d'interrompre une grossesse. Je parlerai donc d'isolement tellement l'avortement est tenu secret.

Cet isolement et cette solitude peuvent aussi être ressentis au sein du couple. Les femmes peuvent se sentir incomprises, pas soutenues par leur partenaire dans ce qu'elles appellent alors une épreuve.

Au niveau psychologique



Très souvent, les femmes sont confrontées au sentiment de culpabilité qui peut engendrer, dans les cas les plus graves, des dépressions.
Certaines femmes ont un sentiment de culpabilité tellement fort qu'elles ne s'autorisent pas à exprimer leur mal-être face à l'IVG pratiquée quelques années auparavant.
De part toutes les rumeurs véhiculées par les opposants à l'IVG, beaucoup de femmes se questionnent quant à leur capacité reproductrice : elles pensent qu'elles ne pourront plus procréer ce qui ne fait qu'accentuer le sentiment de culpabilité.
D'autres femmes vont s'autopunir en adoptant inconsciemment des conduites d'échecs. Ces échecs seront bien évidemment mis en corrélation directe avec une punition divine.

Pour conclure



Il peut donc y avoir des répercussions physiologiques, relationnelles et psychologiques après une IVG. Il est nécessaire d'informer le grand public sur ses conséquences.
Il me semble important d'insister auprès des femmes qu'après un avortement, elles peuvent s'autoriser à parler sur leur ressenti. Cet ou ces entretiens post-IVG sont très souvent négligés par les femmes comme par les professionnels.
Il est important de savoir que cet accompagnement peut être proposé dans les centres de planification ou dans des cabinets privés de conseil conjugal. Alors, il ne faut pas hésiter à bénéficier d'une telle aide.
Classé dans : Féminin - Masculin

À propos de l'auteur

Caroline Van Assche

Formée à la thérapie de Couple et de Famille à l'Institut Michel Montaigne à Bordeaux,

Formée à l'ICV (Intégration du Cycle de Vie) à l'Institut Double Hélice,


Diplômée en Psychologie Clinique et Pathologique à l'Université Bordeaux 2 Victor Segalen,


Formée au Conseil Conjugal et Familial au Planning Familial de la Région Ile de France,

Formée au Travail Psychanalytique avec les couples et les familles au Collège de Psychanalyse Groupale et Familiale de Bordeaux,
Formée à la Sexologie Clinique et Santé Publique à l'Université Paris 7 René Diderot,
Formée à la Sexologie Sexofonctionnelle à l'Université Paris 6 Pierre et Marie Curie,
Membre de L'Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux,
Membre de L'Association Francophone de Sexologie Sexofonctionnelle.