Thérapie de couple : la communication non violente comme outil

Thérapie de couple : la communication non violente comme outil
Article déposé le 28 octobre 2015

"On ne se comprend plus", "Il ne m'écoute pas", "Je lui répète toujours la même chose mais elle ne me comprend pas", "C'est comme si je ne parlais pas français", "je ne dis plus rien puisque ma demande reste sans réponse", "Je lui demande de vider le lave-vaisselle mais il ne le fait jamais", "Quand je fais quelque chose, elle n'est jamais contente", "elle me dit toujours comment je dois passer l'aspirateur et si ce n'est pas fait comme elle veut, ça ne va pas"…

Voici quelques citations extraites de mes consultations de conseil conjugal. Les conflits conjugaux naissent très souvent d'un malentendu. C'est un peu comme si les partenaires ne parlaient pas le même langage et qu'ils n'avaient pas ou plus les moyens de décrypter le langage de l'Autre. Au début de la relation, cela ne pose pas trop de problème parce que la passion aidant, le couple trouve l'énergie nécessaire pour aller vers l'Autre avec une volonté de compréhension. Au fil de la relation, les partenaires pensent bien se connaître et commencent à faire à la fois des économies de mots et des économies d'énergie. Il en résulte un éloignement progressif :  


  • on communique de moins en moins puisque "depuis le temps que je lui répète la même chose, il ou elle devrait le savoir"

  • on n'essaye plus d'aller vers l'autre pour le comprendre, on le juge et on lui fait des reproches.

 
C'est, brièvement, le constat que le couple et moi-même faisons lors du premier rendez-vous quand le couple consulte pour un problème de communication. À partir de ce constat, je propose de travailler sur l'apprentissage de la communication non violente.

L'auto-observation

C'est le premier outil à mettre en place pour une communication non-violente. Au lieu de porter le projecteur sur l'Autre, on le met sur soi. Qu'est ce qui se passe en moi?

Exprimer ses sentiments

Une fois que l'on parvient à observer ce qui se passe en soi, on peut exprimer ce que l'on ressent. L'identification de ses sentiments est souvent difficile à mettre en place. Les couples sont souvent dans l'interprétation de ce qu'a dit l'Autre et non pas dans le ressenti éprouvé suite à cette même interprétation.

Exprimer ses besoins

Ce qui est difficile à entendre, c'est qu'une fois le besoin exprimé, il appartient à celui qui l'a exprimé, à lui et à lui seul, de le satisfaire. En thérapie, je prends souvent l'exemple d'un besoin primaire : la faim. Si j'exprime à l'Autre que j'ai faim, est ce que j'attends qu'il mange à ma place pour combler mon besoin ?

Formuler ce que l'on aimerait pour nous rendre la vie plus belle

Si l'on reprend l'exemple ci-dessus, la faim, on peut demander à l'Autre de nous préparer un repas. Mais attention, il y a une différence entre demander et exiger. De plus, la demande doit être claire et précise pour éviter toute confusion.

L'empathie

Le dernier élément pour une développer une communication non-violente est l'empathie. Que l'on soit l'émetteur ou le récepteur, il est important de se poser la question : est-ce que mon discours ou mon écoute est empathique? Est-ce que je suis dans la bienveillance ou bien comme je suis fatigué-e je ne prends pas le temps et j'exige plus que je demande. Suis-je disponible pour écouter l'Autre?…

Passer d'une communication défaillante à une communication non-violente nécessite une remise en question et implique un réel investissement dans le couple. Il s'agit d'un apprentissage et l'appropriation de cette communication prend un certain temps pour ne pas dire un temps certain.

Classé dans : Conseil conjugal et familial - Thérapie de couple

À propos de l'auteur

Caroline Van Assche

Formée à la thérapie de Couple et de Famille à l'Institut Michel Montaigne à Bordeaux,

Formée à l'ICV (Intégration du Cycle de Vie) à l'Institut Double Hélice,


Diplômée en Psychologie Clinique et Pathologique à l'Université Bordeaux 2 Victor Segalen,


Formée au Conseil Conjugal et Familial au Planning Familial de la Région Ile de France,

Formée au Travail Psychanalytique avec les couples et les familles au Collège de Psychanalyse Groupale et Familiale de Bordeaux,
Formée à la Sexologie Clinique et Santé Publique à l'Université Paris 7 René Diderot,
Formée à la Sexologie Sexofonctionnelle à l'Université Paris 6 Pierre et Marie Curie,
Membre de L'Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux,
Membre de L'Association Francophone de Sexologie Sexofonctionnelle.